« de tianjin à l’Afrique, en passant par l’ASEAN et le maghreb : la fin du monopole occidental et l’émergence d’un monde multipolaire »
OCS 2025 : une nouvelle ère multipolaire
Introduction
Dans un monde en plein bouleversement, le sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin a marqué un tournant décisif dans les dynamiques géopolitiques mondiales. De l’Asie à l’Afrique, en passant par l’ASEAN et le Maghreb, les 26 pays membres ont adopté une série de stratégies ambitieuses, formalisant leur volonté de bâtir un ordre multipolaire.
Cette nouvelle ère souligne à la fois le recul de l’influence occidentale et l’émergence d’un bloc non-occidental plus cohérent, déterminé à redéfinir les règles du jeu économique et politique.
Conclusion officielle et dynamique politique : implications et perspectives
Le sommet de Tianjin a permis l’adoption de 24 documents clés, dont la Déclaration de Tianjin et une Stratégie de développement jusqu’en 2035. Ces textes couvrent la sécurité, la connectivité, le commerce et l’énergie.
En lançant l’idée d’une banque de développement de l’OCS et d’une plateforme énergétique internationale, les pays membres posent les bases d’un système parallèle aux institutions dominées par l’Occident. Ce choix symbolise une réorientation stratégique vers des modèles adaptés aux besoins des pays émergents.
Ce qui a été formellement acté : une nouvelle ère de coopération
- Déclaration de Tianjin : cadre politique multipolaire.
- Stratégie 2035 : feuille de route pour la sécurité, la finance et le commerce.
- Banque de développement OCS : alternative aux financements FMI/Banque mondiale.
- Plateforme énergétique : coordination des flux et investissements.
Les dirigeants ont affirmé que l’OCS endosse désormais des responsabilités accrues pour la paix et le développement, élargissant son mandat politique.
Pays qui ont pesé : la troïka multipolaire
Le rôle moteur de la Chine, de la Russie et de l’Inde a été mis en avant :
- Chine : leadership assumé, proposition de normes alternatives de financement et de gouvernance.
- Russie : recherche d’un équilibre sécuritaire hors orbite occidentale.
- Inde : rôle central, symbolisé par la photo Modi–Xi–Poutine, devenue l’icône du sommet.
Ces trois puissances ont consolidé l’image d’une troïka multipolaire, appuyée par les partenaires du Golfe et de la Turquie, qui misent sur l’énergie et la logistique pour s’arrimer au bloc.
Enjeux régionaux et impacts globaux
- ASEAN : renforce son autonomie grâce aux corridors eurasiatiques et aux capitaux OCS/BRICS.
- Afrique : bénéficie d’investissements ciblés dans l’énergie, les infrastructures et les terres rares, avec une offre qui pourrait représenter 10 % du marché mondial d’ici 2029.
- Maghreb : hub stratégique euro-africain, acteur clé de la sécurité et de l’énergie.
- États-Unis & Europe : exposés au risque de désolidarisation progressive, perte d’influence normative et dépendance accrue aux matières stratégiques.
Perspectives à long terme : un basculement inévitable
Trois scénarios se dessinent pour les 20 prochaines années :
- Multipolarité stabilisée : trois grands blocs (US/UE, OCS/BRICS, ASEAN/Afrique).
- Blocage géopolitique : clivages persistants, inefficience et inflation des matières premières.
- Convergence compétitive : interopérabilité des normes, cofinancements croisés et nouvelles coopérations.
Dans tous les cas, l’OCS sort renforcée, affirmant son rôle de catalyseur d’un nouvel ordre mondial où l’Afrique et le Maghreb occuperont une place décisive.