Dans un monde en bascule, les routes se déplacent — et avec elles, les équilibres du pouvoir.
L’Afrique, longtemps perçue comme périphérie du système économique mondial, devient aujourd’hui l’un de ses carrefours stratégiques.
💠 La “Belt and Road Initiative” (BRI), lancée par la Chine en 2013, a transformé le commerce global en projet politique : relier Pékin à l’Europe, mais aussi — et surtout — au continent africain.
Selon Geoconfluences – ENS Lyon (2025), la BRI incarne “une mondialisation à l’orientale” : infrastructures, corridors logistiques, réseaux énergétiques et alliances diplomatiques.
En 2024, plus de 150 pays avaient signé un accord BRI, dont près de 50 en Afrique.
Ports, chemins de fer, pipelines, réseaux numériques : autant de traits d’union qui redessinent la géoéconomie du continent noir.
« Les routes de la soie ne sont pas seulement des infrastructures. Elles sont une vision. Une manière de relier le monde au prisme des intérêts chinois, mais aussi des ambitions africaines. »
— Policy Center for the New South, 2024.
La BRI n’est pas qu’un concept : elle se voit.
🔹 Le port de Lamu (Kenya), construit pour devenir une porte d’entrée vers l’Afrique de l’Est.
🔹 Le corridor Addis-Abeba – Djibouti, voie ferrée électrifiée qui a réduit le temps de transport des marchandises de dix jours à moins de deux.
🔹 Le port de Tanger Med (Maroc), intégré au réseau eurasiatique de la BRI, reliant la Méditerranée à l’Asie via le canal de Suez.
🔹 Et demain, le corridor Lagos–Abidjan, soutenu par la Banque africaine de développement et les partenaires asiatiques.
Selon ISS Africa (2024), la BRI pourrait générer plus de 21,7 milliards USD d’investissements directs par an sur le continent.
Mais au-delà des chiffres, elle façonne une nouvelle dépendance : celle de la connectivité.
L’Afrique ne vend plus seulement ses ressources ; elle devient le maillon d’un réseau mondial en mutation.
Difficile de parler de routes et de commerce sans évoquer les routes coloniales d’hier.
L’histoire se répète parfois, avec d’autres drapeaux.
Aux XIXᵉ et XXᵉ siècles, les empires européens avaient quadrillé le continent pour extraire, exporter et contrôler.
Aujourd’hui, ce sont d’autres nations — Chine, Inde, Corée, Émirats, Turquie — qui reviennent, non plus en conquérants militaires, mais en architectes de flux.
⚖️ La question n’est plus : “Qui possède les routes ?”
mais “Qui décide de ce qu’elles transportent ?”
Les minerais stratégiques — cobalt, lithium, cuivre, manganèse, terres rares — sont désormais les nouveaux leviers de pouvoir.
Le cobalt congolais, par exemple, alimente 70 % des batteries de véhicules électriques produits dans le monde.
Les routes de la soie ne transportent plus des épices, mais des données, de l’énergie et du métal.
« L’Afrique détient les ressources du XXIᵉ siècle. Ce que le pétrole fut hier, le cobalt et le lithium le sont devenus aujourd’hui. »
— Brookings Institution, 2024.
Lorsque Pékin a lancé la BRI, Washington a répliqué.
Sous l’administration Joe Biden, les États-Unis ont proposé l’initiative “Build Back Better World” (B3W), en coordination avec le G7, pour offrir une alternative occidentale aux routes de la soie.
Puis est venue l’initiative “Partnership for Global Infrastructure and Investment” (PGII), axée sur les infrastructures vertes, les technologies numériques et la transparence contractuelle.
🇺🇸 L’objectif : contrer l’influence chinoise tout en offrant aux pays africains une option “plus éthique”.
🇨🇳 La réponse : accélérer la BRI, notamment en Afrique de l’Est et du Nord, où les chantiers symboliques (ports, zones industrielles) avancent à un rythme soutenu.
Mais sur le terrain, les acteurs africains rappellent que l’enjeu n’est pas de choisir un camp, mais de choisir ses conditions.
Et c’est là que se joue la prochaine décennie.
Aujourd’hui, la BRI représente une dynamique économique visible : emplois, infrastructures, flux commerciaux accrus.
Demain, à l’horizon 2040, ses effets seront plus diffus :
Mais les risques restent tangibles :
💣 endettement structurel,
💣 clauses opaques,
💣 dépendance technologique.
La “diplomatie de la dette” dénoncée par plusieurs économistes pourrait fragiliser les États si les bénéfices locaux ne compensent pas les coûts.
Malgré ces fragilités, une logique nouvelle émerge : la coopération Sud-Sud, où les pays africains s’allient entre eux et avec les puissances émergentes (BRICS, ASEAN, APAC).
Cette approche ouvre des voies inédites de codéveloppement industriel et formation technologique.
L’Afrique ne se contente plus d’accueillir des projets : elle négocie, oriente et cofinance.
L’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest s’affirment comme des pôles complémentaires :
🌍 l’Est, laboratoire d’infrastructures et de logistique maritime ;
🌍 l’Ouest, hub énergétique et financier (Lagos, Abidjan).
Quant au Maghreb, il s’impose comme pont géostratégique entre Méditerranée et Afrique subsaharienne, catalysant les flux des deux rives.
Au cœur de cette transformation, des acteurs comme ESU Partners SA jouent un rôle clé.
Présent entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique, le cabinet aide gouvernements et entreprises à maîtriser les règles du jeu mondial.
🧠 Intelligence économique — cartographier les réseaux de pouvoir, anticiper les risques politiques et contractuels.
🤝 Diplomatie d’affaires — décoder les codes culturels asiatiques, accompagner les négociations pour garantir transparence et bénéfices mutuels.
🌱 Investissements durables — intégrer les critères ESG, le transfert de compétences, la création de valeur locale.
« L’enjeu n’est plus d’attirer les capitaux, mais d’en maîtriser la trajectoire », rappelle un analyste d’ESU Partners SA.
« Notre mission : aider les États africains à devenir architectes, non figurants, de leur avenir économique. »
Les Routes de la Soie ne sont ni bonnes ni mauvaises : elles sont ce que l’Afrique en fera.
Elles peuvent devenir des chaînes ou des ponts.
Des dettes ou des leviers.
Elles peuvent répéter les schémas d’hier — ou ouvrir un cycle d’indépendance assumée.
Le XXIᵉ siècle n’appartiendra pas à ceux qui possèdent les routes, mais à ceux qui en contrôlent le sens.
Et dans ce monde multipolaire, l’Afrique a une carte majeure à jouer : celle de la lucidité.
C’est à ce carrefour, entre mémoire et avenir, qu’ESU Partners SA trace sa ligne — celle d’une Afrique souveraine, connectée et consciente de son poids dans la nouvelle économie mondiale.