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« ONU 2025 : L’Afrique et les émergents défient l’ordre établi et redessinent l’économie mondiale »
September 26, 2025 at 1:00 PM
by Cl.Custinne/Source 2025
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🌍 ONU 2025 : l’Afrique, l’APAC et le nouvel ordre économique mondial

Quand les nations émergentes imposent leurs priorités et bousculent les vieilles règles

Introduction – Un sommet pas comme les autres

Septembre 2025, New York. Le siège des Nations unies vibrait d’une énergie inhabituelle.
Habituées à des discours convenus menés par les grandes puissances, les délégations ont cette fois été happées par un vent nouveau : celui des pays émergents.

L’Afrique, portée par l’Union africaine, mais aussi l’Inde, le Brésil, l’Indonésie, l’Afrique du Sud et les Émirats arabes unis ont transformé ce sommet en tribune pour réclamer une révision profonde des règles du jeu : financement équitable, infrastructures durables, souveraineté économique, transition énergétique adaptée.

Le contexte géopolitique donnait un relief particulier à ces demandes :

  • tensions persistantes entre blocs,
  • montée du Sud global,
  • et sentiment partagé que les institutions issues de Bretton Woods ne reflètent plus le monde réel de 2025.

Un basculement dans le multilatéralisme

Alors que les pays occidentaux défendaient un agenda climatique et fiscal strict, plusieurs voix émergentes ont dénoncé un « écologisme punitif », accusé de freiner l’industrialisation et la création d’emplois dans les économies en développement.

L’Afrique a insisté sur un point : elle ne veut pas d’assistance caritative mais un accès équitable aux marchés mondiaux, au financement des infrastructures et à des règles commerciales adaptées à ses priorités.

Les débats ont révélé un décalage croissant entre les attentes des économies émergentes et les positions des anciennes puissances : la bataille du multilatéralisme ne fait que commencer.

Les interventions marquantes

Plusieurs discours ont capté l’attention mondiale et parfois forcé les membres du G7 à réagir :

  • 🇳🇬 Nigéria : « Ce n’est pas la charité que nous demandons, mais un partenariat équitable pour alimenter la croissance de demain », a lancé le président, plaidant pour que les infrastructures énergétiques et portuaires africaines soient reconnues comme des biens publics mondiaux.
  • 🇧🇷 Brésil : le président a appelé à un pacte agro-écologique Nord-Sud, combinant sécurité alimentaire, industrialisation agricole et lutte contre la déforestation.
  • 🇮🇳 Inde : le Premier ministre a défendu la création d’un système de paiements internationaux plus inclusif, moins dépendant du dollar, intégrant les monnaies numériques des banques centrales.
  • 🇿🇦 Afrique du Sud : porte-voix de l’Afrique australe, elle a réclamé un fonds mondial pour accompagner la transition industrielle, notamment des pays producteurs de charbon vers les énergies propres, sans sacrifier la croissance et l’emploi.
  • 🇮🇩 Indonésie : forte de son rôle dans l’APAC, elle a proposé un axe Asie-Afrique autour des ressources halieutiques et maritimes, soulignant l’urgence de préserver les océans tout en stimulant les échanges Sud-Sud.

Ces interventions ont donné le ton : un multilatéralisme recomposé, où le Sud global refuse de n’être qu’un spectateur.

L’Afrique, d’objet d’aide à partenaire stratégique

Pour la première fois, l’Afrique a été perçue comme un acteur porteur de solutions :

  • Investissements massifs dans les ports, corridors ferroviaires et chaînes logistiques pour insérer durablement le continent dans le commerce mondial.
  • Financement d’infrastructures énergétiques vertes adaptées à la croissance démographique et urbaine.
  • Encadrement des flux numériques et de l’intelligence artificielle, afin que la révolution technologique serve les besoins des populations.
« Nous avons des ressources et une jeunesse dynamique. Donnez-nous des règles justes et nous contribuerons à la prospérité mondiale », a résumé la présidente de la Commission de l’Union africaine.

Décisions concrètes et signaux au marché

Le sommet s’est conclu par plusieurs annonces majeures :

  • Fonds spécial Afrique 2035 : mobiliser des capitaux publics et privés pour les infrastructures stratégiques (énergie, transports, ports, numérique).
  • Cadre fiscal mondial plus équitable : limiter l’évasion fiscale des multinationales et soutenir le financement du développement.
  • Mécanisme international de compensation carbone : offrir aux pays africains des revenus pour préserver leurs forêts et leurs zones côtières.

Ces mesures ont envoyé un signal clair : l’Afrique devient un marché d’opportunités dans les énergies renouvelables, le numérique, l’agro-industrie et la logistique.

Ports et flux logistiques : les nœuds vitaux du futur

La nouvelle géographie du commerce mondial s’organise autour de hubs africains :

Région Pays moteurs Atouts stratégiques :

Afrique de l’Ouest Nigéria, Sénégal, Côte d’Ivoire Ports en expansion, hub énergétique et agricole.

Afrique centrale Cameroun, Angola, Congo Biodiversité, minerais et accès Atlantique.

Afrique de l’Est Kenya, Tanzanie, Éthiopie Corridors vers l’APAC et infrastructures logistiques.

Afrique australe; Afrique du Sud, Namibie Ports modernes, puissance industrielle régionale

Corne de l’Afrique Djibouti, Somalie Contrôle stratégique des routes maritimes mondiales.

Ces ports – Lagos, Dakar, Abidjan, Mombasa, Dar es-Salaam, Djibouti, Durban, Maputo – seront au cœur des chaînes d’approvisionnement reliant Afrique, Asie, Europe et Amériques.

Défis et tensions pour les 30 prochaines années

  • Emploi : potentiel de centaines de millions de nouveaux postes, à condition d’investir dans la formation et l’éducation.
  • Monnaies : essor attendu des monnaies numériques régionales (CFA réformé, naira digital, etc.), mais risque d’instabilité pour les banques centrales.
  • Environnement : la course à l’industrialisation menace déjà les forêts et les ressources halieutiques ; la régulation et les financements verts seront décisifs.
  • Gouvernance et criminalité économique : sans institutions solides, la ruée sur les ressources (pêche, minerais, terres rares) pourrait nourrir corruption et réseaux mafieux.
  • Impact sur l’Occident : l’Europe et les États-Unis devront composer avec des chaînes de valeur remodelées et une concurrence accrue sur les marchés du Sud.

Conclusion – Une opportunité historique mais fragile

Le sommet de l’ONU 2025 pourrait rester dans l’Histoire comme le moment où l’Afrique est passée du statut d’assistée à celui de partenaire stratégique dans la gouvernance mondiale.

Mais cet élan reste fragile.
Il exige :

  • des institutions africaines crédibles et transparentes,
  • un accompagnement international équitable,
  • une vigilance contre les dérives mafieuses et la capture des ressources par des intérêts privés,
  • une régulation solide pour concilier industrialisation, inclusion et protection de l’environnement.

L’Histoire jugera si ce sommet aura été un point de bascule vers un ordre multipolaire plus équilibré ou une occasion manquée.